"On devrait jamais quitter Montauban !"

“On devrait jamais quitter Montauban !” Une autre manière de dire : je n’aime pas le changement, que Lino Ventura a mis dans l’oreille de plusieurs générations grâce à la plume de Michel Audiard.
Ça me rassure, parce que ça veut dire que je ne suis pas tout seul. “En vrai” comme disent mes enfants, personne n’aime le changement. Et quand je tombe sur un profil LinkedIn du type “passionné de transformation digitale” j’ai toujours des doutes.
Le changement est peut-être la seule constante de l’activité professionnelle. Les plus valeureux nous diront qu’ils adorent ça, que c’est leur moteur, que sans ça il n’y aurait aucun intérêt à bosser. Moi, ça me fait peur ! Et je ne suis pas tout seul.
Au moins je le sais, j’en suis conscient, je ne me raconte pas d'histoire.
Les trois réactions à la peur sont : 1) l’immobilisme (la sidération), 2) la fuite, et 3) l'attaque. C’est vrai au volant d’une voiture comme dans le business. Quand vous insultez un(e) automobiliste qui vous a fait une queue de poisson, ce n’est pas parce qu’il ou elle conduit comme un pied, c’est parce que vous avez eu peur.
Les “passionnés” n'ont qu’à bien regarder dans les yeux de leurs clients la réaction au mot “transformation”. Combien de ces clients finiront par 1) ne rien faire -ou si peu (sidération), ou 2) passer à une autre danseuse moins dangereuse (fuite), ou 3) monter sur leurs grands chevaux pour expliquer qu’on ne les a pas attendus pour faire du business.
On n'a pas le choix : on est obligé de quitter Montauban. Et Otis nous accompagne alors avec sa légendaire tirade “Je dis merci à la vie, je chante la vie, je danse la vie…” Le changement, c’est la vie et pas nécessairement “maintenant”.
Alors j’ai peur certes, mais je me soigne, parce qu’il y a tellement à gagner en suivant le conseil d’Otis.
Et vous, la transformation, vous en êtes où ?




